1968 / 1981
Jean-Pierre naît le 4 juin 1968 à La Varenne, dans le Val de Marne (pour l’anecdote, il a été conçu lors de vacances passées par ses parents en compagnie de Gilbert Bécaud, dans sa maison de Palma de Majorque).
Il passe une enfance plutot originale mais paisible sur le plan familial avec ses parents et ses deux soeurs.
Jean-Pierre est le fruit d’une longue lignée d’artistes et de passionnés de spectacle et de musique. L’un de ses arrière-grand-pères, Emile Reiter, fût un grand comédien et metteur en scène de théâtre dans l’Autriche-Hongrie de la seconde moitié du 19ème siècle, grand ami de Mahler et Offenbach, et marié à Fanny, une célèbre tragédienne.
Emile Reiter et sa femme Fanny. La grand-mère de Jean-Pierre, Mia, et son grand—père, Pierre Ponnelle.
Un autre arrière-grand-père était un ami des arts et du compositeur Richard Strauss en particulier, et son fils épousera la fille d'Emile Reiter – Camille, dite Mia, la future grand-mère de Jean-Pierre, qui deviendra, elle aussi, une comédienne célèbre en Allemagne dans les années 20, créant notamment plusieurs rôles dans les célèbres opérettes de Franz Lehar. La famille compte parmi ses amis beaucoup des gloires du spectacle et de la culture de l’époque.
Mia et son mari, Pierre Ponnelle, un français pour qui elle quittera tout, furent les intimes de musiciens illustres tels Arthur Honegger, Olivier Messiaen, Pierre Boulez, Karl-Heinz Stockhausen, Johnny Hess (le compère des débuts de Charles Trenet), ou encore de l’humoriste Pierre Dac.
Pierre Ponnelle, le grand-père de Jean-Pierre, était un négociant en vins réputé à Beaune, en Bourgogne. Résistant, il fût prisonnier en Allemagne pendant la guerre, puis échappa à la mort en ratant l’avion pour New York qui, en 1949, disparut en mer et où périrent Marcel Cerdan et une grande amie de la famille Ponnelle, la célèbre violoniste Ginette Neveu.
Leur fils, Jean-Pierre Ponnelle - l'oncle de Jean-Pierre - fût un très célèbre metteur en scène et décorateur d’opéras et de films d'opéras, qui furent couronnés de succès aux USA, en Italie et en Allemagne notamment, partageant à de multiples reprises l'affiche avec Herbert von Karajan, Luciano Pavarotti, Placido Domingo, Kiri Te Kanawa ou, en France, Jean Cocteau et plus tard Patrice Chéreau, parmi beaucoup d'autres. Ses spectacles et ses films font référence dans le monde entier, cités en exemple par les plus grands spécialistes et jusque dans le dictionnaire Larousse, comme nous le verrons plus loin. Il épousa la célèbre comédienne allemande Margit Saad, qui fût considérée outre Rhin dans les années 60, comme la Brigitte Bardot nationale, tournant dans plusieurs pays d’Europe avec des metteurs en scène aussi variés que Joseph Losey ou Jean-Pierre Mocky, dans des films dont les musiques étaient signées Lalo Schiffrin ou Maurice Jarre. Leur fils, Pierre-Dominique - le cousin de Jean-Pierre - est aujourd'hui un chef d'orchestre réputé en Allemagne et en Asie.
Margit Saad, Pierre-Dominique et Jean-Pierre Ponnelle dans les années 60.
La mère de Jean-Pierre, Margit, a travaillé à la radio dans sa jeunesse, puis parfois à l’organisation de tournées du père de Jean-Pierre. Elle a plus tard été la plus proche collaboratrice de Jacques Attali pendant 14 ans à l'Elysée aux côtés de François Mitterrand - un ami intime des Danel depuis 1973 – et elle a par ailleurs écrit plusieurs albums de contes pour enfants, co-écrit un scénario et les dialogues d’un film, et pris avec le temps une part active dans Puzzle Productions, la société de production de Jean-Pierre, dont elle est désormais la co-gérante.
Côté paternel, un ancêtre corse du nom de Buttafoco était un émissaire célèbre entre Napoléon et son alter ego Paoli. Plusieurs rues et places portent son nom. Le père de Jean-Pierre, Pascal Danel, a chanté et composé quelques-uns des standards des 60's comme « La Plage aux Romantiques » et « Kilimandjaro », qu'il interprètera en 6 langues, et qui l'ont conduit à neuf séries de concerts à l'Olympia jusque dans les années 80, et à 15 millions de disques vendus. Il a fait son retour sur scène au Cirque d'Hiver à Paris en mai 2000.
Pascal, abandonné à la naissance, ne connaîtra sa mère qu’à 24 ans, et ne verra son père que de façon épisodique. Au départ élevé chez ses grands-parents paternels, eux aussi résistants, il échappa, encore nourrisson, à une rafle des soldats allemands : caché dans le panier de linge sale, il ne fût pas découvert quand ses grands-parents furent emmenés pour les camps d’où ils ne revinrent pas. Sa grand-mère jeta sur la voie ferrée un mot griffonné dans le train où elle mourût bientôt. Le morceau de papier indiquait qu’un bébé se trouvait à leur adresse, et fût découvert sur les rails par un musicien du cirque Gruss. Sauvé, Pascal est envoyé aux Enfants de Troupe, puis dans diverses institutions à la discipline très stricte, d’où il partira à quinze ans pour la troupe de cirque Les Diables Blancs, dans laquelle il sera funambule à moto (il grimpait au clocher des églises, avec deux jeunes femmes supendues à un trapèze sous sa moto, le tout sur un câble d’acier). Un accident l’immobilisera plusieurs mois à l’hôpital, où un voisin de chambre lui enseigne les rudiments de la guitare. Il sera ensuite guitariste du groupe rock Les Panthères avant d’entamer sa carrière solo.
Plus proche de nous, l'une des soeurs de Jean-Pierre a longtemps travaillé à la télévision et chez Disney (l'autre est institutrice et directrice d’école), l'un de ses beaux-frères est comédien (et la voix française de George Clooney), et l’une de ses nièces travaille dans le stylisme. Une famille d’artistes donc…
Petit garçon, Jean-Pierre suit souvent son père lors de ses spectacles ou en tournée pendant l'été, et est entouré d'artistes et de musiciens dès son plus jeune âge.
1969, déjà intéressé par la guitare…(France Dimanche) 1973, avec son père pour Paris-Match
Agé de quelques mois, il fait une gravissime allergie à un vaccin, et tombe dans un coma profond. Il est sur le point d’être déclaré cliniquement mort, mais un médecin pratique une ponction lombaire providentielle, et c’est la douleur qui sort Jean-Pierre du coma. Il refera une pointe de fièvre un an plus tard qui le conduira à nouveau en coma dépassé.
Mais il s’avère finalement un enfant robuste, et, avec un traitement qui le suivra jusque vers l'âge de 8 ans, il mène une enfance tout à fait normale, seulement troublée par une violente allergie au pollen chaque année au printemps.
Tout petit, il s'intéresse à la batterie, et, vers 6 ans, il chante une chanson en direct sur
Europe 1, dans une émission animée par le chanteur Antoine.
A l’âge de 7 ans, il se découvre une véritable passion pour la paléontologie. Il visite les musées, accumule les livres puis rencontre avec sa mère Yves Coppens, le célèbre paléontologue du CNRS qui a notamment découvert Lucy, un de nos plus lointains ancêtres.
Jean-Pierre rédige même trois cahiers manuscrits où il note et dessine l'ensemble de ses connaissances, déjà nombreuses, sur les dinosaures. Il en gardera un grand amour des animaux en général, et a toujours vécu entouré de chats et de chiens, et devient végétarien dès son plus jeune âge.
Baigné dans le monde du spectacle depuis toujours, il mène une vie assez originale, où il est vite familier des tournées, de l’Olympia, des plateaux télé et radio ou des interviews données par son père pour la presse. Il figurera d’ailleurs dans bon nombre d’articles en compagnie de ses parents.
1976, vacances dans le Jura. Paris – 1979.
Pascal et Jean-Pierre – Télé 7 Jours - 1979
La seule conséquence négative sera une série de sérieuses menaces d’enlèvement le concernant à la fin des années 60, qui obligeront la famille à s’entourer pour un temps de protection et de détectives, jusqu’à coincer l’auteur des menaces et lettres anonymes…
Ce type de souci recommencera en 1981 quand, François Mitterrand, ami intime de la famille Danel, sera élu Président de la République. Un commissaire de police expliquera aux parents de Jean-Pierre qu’il est suivi sur le chemin de l’école et qu’il est désormais nécessaire de prendre quelques précautions. Etre le fils d’un chanteur, et qui plus est, ami du Président, peut en effet attirer une certaine malveillance.
Dès son jeune âge, Jean-Pierre montre un goût certain pour diverses activités artistiques. Il écrit vers l’âge de 10 ans, outre ses cahiers sur les dinosaures, une bande dessinée (Urus et Ursule, les aventures d’un roi et de son chevalier), quelques ébauches de chansons et débute même un roman, resté inachevé.
Sa scolarité se passe bien en termes de résultats scolaires, mais il est particulièrement chahuté par ses camarades : avoir un père artiste est mal accepté, y compris par certains professeurs, et prétexte à de multiples problèmes. Malgré ses bons résultats, il doit changer d’école presque chaque année, et même souvent en cours d’année. Il est l’objet de brimades de la part d’élèves, mais hélas aussi de la direction de certaines écoles et de quelques professeurs.
« Ce n’était pas très drôle, je n’avais pas de copain de classe. Pas avant le lycée et la fac en tout cas. Je rentrais souvent de l’école en pleurs. Mes amis, je les rencontrais en vacances ou chez des amis de mes parents. Lorsque j’étais petit garçon, mes parents ont habité deux ans dans le Loiret, et les gens disaient que mon père « sortait de prison » (parce qu’il avait les cheveux courts : pour un chanteur, ça leur semblait louche !!) et aussi que s’il vivait là, c’est qu’il avait été « renvoyé de la ville » !!
Le collège, surtout, a été une période franchement dure. Humiliations, bagarres, injustices multiples, etc. La cruauté des enfants est parfois surprenante, mais les profs étaient assez raffinés dans le genre aussi…Je pourrais en raconter pendant un moment ! Réflexions lamentables devant la classe, questions hallucinantes sur ce qu’était supposé faire ou même gagner mon père, règlements de comptes à coup de punitions idiotes... Ca a même été jusqu’à un poignet dans le plâtre…Tous les enfants de personnes publiques ont plus ou moins ce problème je crois. Je vivais dans un monde qui semblait à la fois fascinant et suspect. On voyait mon père à la télé, je connaissais des gens connus, et il y avait plein d’anecdotes à ce sujet à la maison...Je me rappelle de courses de circuit de voitures miniatures avec Jacques Dutronc, de discussions à la maison avec des gens très différents, comme Renaud, Guy Lux ou Etienne Roda-Gil, de vacances avec Laurent Voulzy, ou de Souchon débarquant chez Laurent en passant par la gouttière la fenêtre – parce qu’avec la musique on ne l’entendait pas sonner ! ... Carlos m’offrait des petites voitures, le témoin de mariage de mes parents était Richard Anthony, mon père projetait avec Steve McQueen de participer à des courses automobiles, il prêtait ses synthés à Patrick Juvet… Mon père avait aussi offert un chien à Johnny Hallyday… Mes parents connaissaient tout le monde ! Ils ont même bien connu un chanteur du nom de Claude Vorillon, qui a depuis acquit une notoriété plus discutable, sous le nom de Raël…Grâce à eux, j’ai moi aussi rencontré un tas de gens, dont faire la liste prendrait un bon moment !
Il y a eu encore une histoire pas très drôle quand Europe 1 a annoncé que mon père s’était tué en voiture, lors d’une tournée en Suisse. Ils ont prévenu ma mère, le producteur a envoyé un chauffeur, et ils sont passés me chercher à l’école.
En fait, l’accident qui avait eu lieu n’impliquait pas mon père, mais une Aston Martin identique, d’où la confusion…Lui, s’était simplement arrêté en ville acheter une paire de chaussures !
Il y avait eu aussi un sosie qui escroquait des organisateurs de galas en se faisant passer pour mon père lors des contacts téléphoniques et dans les contrats, et qui, à l’arrivée bien sûr, n’était pas le vrai…Il a été arrêté…Le journal titrait « Hop là ! Tu as Vu ! », du titre du premier tube de mon père…Europe 1 a par contre aidé à retrouve notre chien (qui était le fils de Nil, le labrador présidentiel) en faisant une annonce sur l’antenne quand mon père l’a perdu. C’est un auditeur qui l’avait recueilli. Bref, tout ça sortait un peu trop de l’ordinaire pour être bien accepté à l’école. Je n’en parlais pas trop, mais ça se savait de toute façon. Les gens s’imaginent en plus tout un tas de choses, et en rajoutent encore. Mon père a eu bien des hauts et des bas dans sa carrière, et sa meilleure époque était déjà loin quand j’étais à l’école. Il n’était pas du tout le milliardaire que croyaient certains parce qu’il avait de belles voitures ! Mais, même pour beaucoup des profs, « fils de chanteur » était une situation qu’on jalousait, et donc qu’on attaquait. A l’école, il ne faut pas sortir du rang.
J’avais parfois été en photo dans Télé 7 Jours ou Paris-Match par exemple avec mon père. Ce n’est pas une bonne idée. Mais j’ai connu un cas bien pire que le mien, parce que ses parents sont autrement célèbres : David Hallyday me racontait qu’il était racketté à l’école, au point qu’il devait désormais suivre ses cours chez lui, avec des professeurs particuliers. Lors d’une réception à la campagne où il y avait un concours de pêche, on a gagné un petit prix lui et moi, et on a été immédiatement accusés d’être pistonnés…Pour un horrible plat en forme de poisson dont on ne voulait pas de toute façon !! On avait 11 et 13 ans, c’était lamentable. Les gens sont méchants et idiots parfois. Ils n’avaient pas apprécié en plus qu’on rejette tous les poissons à l’eau, pour ne pas les tuer…C’était avant qu’il parte vivre aux Etats-Unis. Petite anecdote à propos de Johnny : l’un de ses éditeurs, avec qui je travaillais souvent dans les années 90, a déposé le bilan, et devait à ma société une certaine somme d’argent. Comme il ne pouvait plus payer, et qu’il ne pouvait me céder ses droits sur rien ou m’intéresser à l’album, puisque tout était bloqué, il m’a donné un disque de platine de Johnny ! Je n’ai croisé Johnny qu’une seule fois, mais j’admire son parcours tout à fait exceptionnel. Une de mes compagnes a été sa petite amie (lui et moi n’avons pourtant pas vraiment le même âge !! Sacré Johnny !) et elle m’en a toujours dit beaucoup de bien. Une autre de mes ex est d’ailleurs aussi sortie avec David, avant que je ne la connaisse… !
Pour en revenir aux soucis de l’école, Anthony Adamo m’avait lui aussi dit un peu plus tard qu’il avait dû être inscrit dans une école privée pour avoir la paix, à cause de la notoriété de son père… Baptiste Charden (le fils de Stone et Charden) m’a raconté des anecdotes de ce type également, et Claude François Jr aussi, en bien pire encore ! C’est le cas de la plupart des enfants d’artistes, quel que soit le degré de notoriété des parents. Je connais bien le fils de Monty, qui fût une grande vedette dans les années 60 et composa ensuite l’hymne de Saint Etienne « Allez les Verts », et on a vécu le même genre de choses…C’est presque banal.
Quand François Mitterrand a été élu, ça a été pire pour moi. Ma mère travaillait très proche de lui à l’Elysée, avec Jacques Attali. Mais surtout, on passait toutes nos vacances chez lui, et la presse en parlait parfois, car on nous savait intimes avec le nouveau président depuis le milieu des années 70. Nous avions des amis communs, comme les écrivains Erik Orsenna (à l’époque conseiller du président, et pas encore académicien) ou Claude Manceron, ou bien François Hollande et Ségolène Royal, pas encore ministres, avec qui nous sommes plus tard
partis en vacances en Ardèche. Après mai 81, nous étions aussi invités très régulièrement à l’Elysée, dans des occasions privées comme officielles, ou comme avant chez les Mitterrand, rue de Bièvre, et toujours pour de longs séjours à Latche, dans les Landes, où nous avions nos chambres. On a même voyagé avec le président dans le jet présidentiel, en hélicoptère Puma de l’armée aussi, ou avec l’escorte officielle de motards etc. On ne le tutoyait pas, personne ne le faisait de toute façon, mais nous l’appelions François, ce qui était un vrai signe d’intimité avec lui. Bref, tout ça était très mal perçu. Ca faisait beaucoup !Le 10 mai 81 au soir, au siège du PS, Coluche avait proposé à mon père une joyeuse plaisanterie : « Allez Danel, on va saluer notre public ! ». Mon père a décliné, le public en question attendant plutôt François Mitterrand !! Mais Coluche avait une idée en tête, légèrement…décalée : il portait un badge « Mitterrand Président » et, sous son blouson, un T-shirt « Giscard à la Barre » ! Il a proposé d’aller faire la fête à la Bastille, et, la soirée s’est finie par une visite à l’hôpital pour lui, certains n’ayant pas apprécié son sens de l’humour particulier !
Bref, ce sont des anecdotes un peu inhabituelles, c’est certain…En prime, on parlait parfois de mon oncle dans les médias, pour ses films ou ses spectacles avec Pavarotti, Karajan ou d’autres, qui étaient aussi diffusés à la télé. Mon père a aussi présenté à une époque deux émissions de télé…Les enfants de ma classe ne le connaissaient pas toujours avant ça – ils n’étaient pas nés à l’époque de ses grands tubes, et moi non plus d’ailleurs – mais quand il était toutes les semaines en prime time, alors là… ! ».
1979, avec Pascal, Télé 7 Jours - 1982, Télé 7 Jours
Malgré tout, les résultats scolaires de Jean-Pierre resteront bons, sauf des notes désastreuses en mathématiques à partir de la 4ème – il ne supporte pas cette matière, et passera même ses cours de terminale… à écouter Paul McCartney au walkman !
Il est par contre excellent en français, comme il le sera plus tard en philo, en histoire et en anglais.
En février 1979, lors de l’anniversaire de sa sœur Nathalie, un ami diffuse « Shadoogie », un titre instrumental interprété par les Shadows, qui va tout bouleverser pour Jean-Pierre. Ce groupe est depuis les années 60 l’un des plus mythiques de Grande-Bretagne et l’un de ceux ayant eu le plus de succès. Précurseur de tout un phénomène musical pop/rock typique des 60’s, ses guitaristes sont considérés parmi les plus grands du siècle, et ont influencés d’innombrables musiciens comme Jimi Hendrix, Eric Clapton, Phil Collins, Paul McCartney, Queen, Police, Dire Straits, Pink Floyd ou en France, Laurent Voulzy, Indochine ou encore Jean-Michel Jarre.
C’est le coup de foudre. Jean-Pierre récupère un jouet, copie des fameuses guitares Fender Stratocaster, et commence à mimer ses nouvelles idoles…qui étaient aussi celles de son père 20 ans plus tôt.
Il donne un premier « spectacle » en faisant le play-back de « Shadoogie » dans sa classe de Cm2, où l’institutrice a compris sa passion naissante, et le laisse exprimer avec une petite mise en scène son goût pour le spectacle. Il écoute aussi beaucoup les Beatles, Police, puis Eric Clapton ou un peu plus tard Dire Straits.
Constatant son engouement réel, les parents de Jean-Pierre lui offrent une guitare bon marché, presque un jouet, et Jean-Pierre débute à l’oreille, ne connaissant toujours rien du solfège, et sans prendre de cours – il a toujours été très indépendant.
Les progrès étant rapides, une meilleure copie de Fender lui sera offerte en 1980, et enfin, une véritable Stratocaster en janvier 1981.
Entre temps, Jean-Pierre rencontre pour la première fois ses idoles dans les coulisses de l’Olympia, en mars 1980.
« Le concert des Shadows était vraiment exceptionnel, et ce n’est pas un jugement de fan aveugle. D’un professionnalisme absolu, le tout avec une totale décontraction. Notre rencontre, avant puis après le concert, reste un grand souvenir pour moi. Ils ont été adorables, d’une disponibilité étonnante. On a fait un tas de photos, ils m’ont offert des disques et ont dédicacé ceux que j’avais avec moi… ».
Olympia – Mars 1980 Bruce Welch, JP,
Hank Marvin et Brian Bennett
De plus en plus motivé, Jean-Pierre travaille dur, passant 6 à 8 heures par jour après l’école, enfermé dans sa chambre avec sa guitare. Il s’applique à reproduire à l’instinct ce qu’il entend sur les disques. Bien que totalement autodidacte, il se montre très vite capable de jouer de façon efficace, et il commence à faire quelques « boeufs » avec les musiciens de Pascal.
Il rencontre à nouveau les Shadows en décembre à Paris, au théâtre Mogador, et les liens avec le groupe se resserrent.
En quatrième, Jean-Pierre arrive dans une nouvelle école, où les élèves ont appris le solfège, ce qui n’est absolument pas son cas. Il apprend alors d’oreille les morceaux joués à la flûte par les autres élèves, repère le moment où ils tournent la page du cahier où figure la partition, et fait de même : le professeur croira toute l’année durant que Jean-Pierre connaît parfaitement le solfège et lit la partition…
En 1981, il participe en studio avec quelques autres enfants aux choeurs d'un 45 tours de son père. L’idée de se consacrer à la musique commence à germer, et va se concrétiser par ses premiers pas professionnels dès l’été suivant…